Aunque en este blog nos dedicamos principalmente a contar iniciativas para el fomento de la lectura en la escuela y la mayoría de nuestras reseñas se refieren a literatura infantil, también nos acercamos de vez en cuando a libros específicos para adultos.
En este 2014 se cumplen 100 años de la Gran Guerra. Conforme el año avance tendremos ocasión de leer, consultar y recordar numerosos libros y documentos sobre el desastre, la destrucción y el horror de aquellos cuatro años de contienda generalizada en Europa. Pero esta breve narración nos aproxima con concisión y realismo a los aspectos más atroces, sórdidos y desesperantes vividos en las trincheras. Y sin embargo, todavía queda espacio para el humor (negro, como no podía ser de otra manera) e incluso para el amor.
Pero no es la destrucción y la muerte, lo más impactante del relato. Es la frialdad aparente del narrador lo que estremece, ese mensaje aparentemente cínico que destilan sus páginas, y con el que uno se queda al pasar la última. Es como si ce petit roman del escritor francés Jean Echenoz resumiera un tácito consenso colectivo: "Aquello pasó, así sucedió pero la vida sigue, mejor no pensar, mejor no recordar". Sin embargo nos debemos la lectura, se la debemos a los millones de jóvenes cuyas vidas se truncaron hace ahora cien años. Como las de los cinco amigos protagonistas, los hermanos Anthime y Charles Sèze , Padioleau, Bossis y Arcenet que fueron al conflicto como quien va a una fiesta que no va a durar más de un par de semanas.
Si je mourais là-bas...
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
Guillaume Apollinaire*. 30 janv. 1915, Nîmes
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
Guillaume Apollinaire*. 30 janv. 1915, Nîmes
Apollinaire, poeta de origen polaco, nacionalizado francés y muerto en 1918 en la guerra.
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